Fourchinée
L'étang de la forge de Seloignes
Retenue d’eau créée à la confluence de quatre petits ruisseaux ardennais, l’étang de la Fourchinée est un plan d’eau d’une douzaine d'hectares situé dans une des principales zones de sources de l'Eau Blanche, à cheval sur les communes de Momignies et de Chimay. On y trouve une flore particulièrement remarquable.
Fourchinée
Passé sidérurgique
L’étang alimentait jadis un fourneau. Sur la carte dressée par Jean Maillart, au XVIIe siècle, il porte le nom d’étang de la Forge de Seloignes et semble être en pleine activité. Celle-ci s’arrêtera au début du XVIIIe siècle. Le passé sidérurgique de l’endroit a laissé des traces visibles encore de nos jours, dont les nombreuses scories ou "crayas" qui ont été déposées en grande quantité dans les alentours et notamment en aval de l’exutoire de l’étang.
Végétation rarissime liée aux fluctuations du niveau de l’eau
C’est sur les berges et dans les vases exondées (émergées après une inondation ou une régression) que l’on trouve les plantes les plus remarquables de la réserve naturelle. Cet habitat Natura 2000 très particulier est devenu rarissime en Wallonie, en raison de la dégradation généralisée de la qualité des eaux et de la gestion des étangs principalement voués à la pisciculture. Parmi les espèces les plus remarquables, la littorelle à une fleur forme des gazons amphibies entre 10 et 50 cm du niveau maximum des eaux. Elle ne fleurit en août-septembre que si elle est exondée. De même, l’élatine à six étamines et le scirpe épingle sont de vraies raretés qui ne subsistent qu’en un très petit nombre de stations.
Bassin versant forestier
Si la qualité de l’eau de l’étang de la Fourchinée est restée fort bonne, c’est parce que son bassin versant (environ 500 ha) est occupé à plus de 90 % par de la forêt. Cette dernière protège le plan d’eau de la pollution et des apports en nutriments liés aux activités humaines. La ceinture forestière de l’étang comprend des forêts de chênes ainsi que de magnifiques aulnaies-frênaies laissées, bien entendu, à leur évolution naturelle. C’est le domaine du pouillot siffleur, du gobemouche gris, du rougequeue à front blanc et du pic mar.